Extrait chapitre 9 ~ Deux corps

Lorsque la chaleur de nos corps retombe, j’ouvre les yeux pour le regarder. Il m’observait déjà. On se sourit. Inutile de poser des mots sur nos sentiments, en cet instant précis, l’un sait ce que représente l’autre. Je sais qu’il pourrait mourir pour moi, il l’a déjà fait. Il sait que je ne peux vivre sans lui. Une évidence que je connais depuis ma première rencontre avec lui, celle que je ne vis que pour lui, et pour rien d’autre. Tout est lié, si son existence venait à s’écourter, la mienne le serait aussi.
Gabriel se lève doucement m’invitant à faire de même. Une fois debout il fait apparaître une sorte de combinaison sur nos deux corps. Puis il me prit la main.
La seconde suivante, nous étions au bord de l’eau. J’observe les alentours, c’est un lac au milieu de la montagne.
- Où sommes-nous ? Demandais-je émerveillée.
- Au Lac Balea. J’ai vu une brochure lorsque nous étions au château de Bran. Je me suis dit que cet endroit te plairait.
Je continue d’observer le paysage. Il me connait tellement bien…
- Tu as raison, c’est sublime.
Une cabane surement pour les touristes, est au bord de l’eau en face du rivage. Il y a peu de voiture, et nous n’apercevons personne. J’entre dans l’eau la première. Elle est glaciale ! Gabriel entre à son tour. Cette sortie était normalement pour m’exercer sur mes pouvoirs. Je me concentre, visualise, imagine. Et ma surprise est grande lorsque je sens la température de l’eau se réchauffer. Je regarde Gabriel, qui a l’air surpris aussi.
- C’est toi ?
Je fais oui de la tête, fière de moi. Il sourit et vient déposer un doux baisé sur mes lèvres. Je veux plus, je veux savoir jusqu’où je suis capable d’aller. Je pose mes mains à la surface de l’eau et je pense « propulser ». Sans attendre, mon corps se jette hors de l’eau, grâce à la force de l’eau exercée en dessus de mes mains, je retombe plusieurs mètres plus loin.
Gabriel se téléporte à côté de moi.
- Comment tu as fait ?
- Mes mains !
Je recommence, je pose mes mains à la surface de l’eau, mais je pense plus modérément cette fois. Mon corps se soulève doucement, je plane sur l’eau, et je dépose mes pieds lentement sur la surface. Puis je commence à marcher sur la pointe des pieds, sur l’eau.
- Oh mon dieu ! S’exclame Gabriel.
- Tu peux m’appeler Désirée voyons !
Il rit et pose ses mains à son tour sur l’eau, il y arrive du premier coup, et nous nous mettons à gambader sur l’eau du lac. Le soleil se couche derrière la montagne. Encore une image digne d’un conte de fée. Cela permet d’oublier que quelques heures auparavant, Emeraude a réussi à me rendre furieuse.
Une lueur attire mon attention sur la rive. C’est Eve. Elle reste sur la terre ferme, elle me regarde, et dépose quelque chose sur le sol, avant de disparaître. Gabriel avait pris ma main à son apparition. Cela annonce surement la prochaine étape de notre quête, fini la récréation…
Je ramasse le papier, et découvre une carte postale. C’est une illustration des grottes Scarisoara selon l’inscription. Je la retourne et il y a quelques mots écrits, surement de la main d’Eve. « La vie n’est pas un rêve, c’est un cauchemars. Laisses ton cœur te guider… La liberté a un prix, n’oublie pas. »