Extrait chapitre 6 ~ Les apparences sont trompeuses

Je me mets à courir le long, pour retrouver le train. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir dire à Shaily, pour l’empêcher de faire du mal à Désirée ? Est-ce que je vais voir Désirée ? Pourquoi me cherche-t-elle ? A-t-elle trouvé des réponses ? Je sais que je ne lui ai pas donné signe de vie depuis des semaines, mais je veux la protéger. Elle n’a pas l’harmonie que j’ai avec Adriel, c’est le nom de la panthère qui est en moi. Il n’a rien d’un démon, contrairement à Emeraude. Il est doux et sait être persuasif. Le seul conflit que nous ayons, c’est Désirée. Il veut sa mort, je la veux en sécurité. Il me laisse tranquille la plupart du temps. Il ne fait surface que lorsqu’il sait ma vie en danger. Il m’a fait savoir qu’il était content que Shaily ai une piste sur mes intentions envers Désirée. Je cours plus vite. Je pourrais me transformer pour aller plus vite, mais je ne suis pas loin, je le sens.
Depuis que je suis amoureux de Désirée, tout ce que mon père m’a appris, se mélange. Cette légende nous concerne-t-elle tous les deux ? Signifie-t-elle que nous devons être ensemble ?
Une explosion m’interpelle, je vois un nuage de fumée se dessiner au loin. Plus de temps à perdre, je crois que j’ai trouvé le train… Je cours le plus vite possible, et en arrivant à hauteur des derniers wagons, je m’introduis à l’intérieur. Un massacre, on dirait qu’il n’y a aucun survivant. J’ignore ce qui a provoqué cela, si c’est Shaily… Tous ces innocents ne peuvent mourir pour nos guerres. Ils sont étrangers à tout cela. J’entends des hurlements, je ressors du train, et vois au loin une vision d’horreur. Shaily vient de violenter Désirée, je cours pour intervenir, mais Désirée se défend bien… Shaily tombe à terre, je n’ai pas le temps de croiser ma bien aimée, elle est déjà dans les wagons. Je m’avance vers celle qui a trahie ma confiance. Je ne peux tolérer que tous ces gens meurent par notre faute. Je me poste devant elle, alors que les os de ses chevilles se reforment.
- Mais qu’as-tu fais…
Mes mots ne sont qu’un soupire, ses yeux se lèvent vers moi, pleins de larmes, et de désespoir. Qu’a-t-il bien pu arriver pendant mon absence ?
Aaron est ensuite projeté hors du train avec violence. Il me découvre et reprend forme humaine, il reste debout, sans vêtement, planté comme cela. Il sait peut-être ce que je vais lui dire, et ce que je pense de tout cela. Après tout, des centaines de personnes innocentes sont morte. Je me retourne pour voir si Désirée est toujours là, mais je ne la vois nulle part.
Aaron avance jusqu’à moi. J’attrape Shaily par les vêtements et la redresse, tant pis pour ses chevilles, elle gémit.
- Tu peux m’expliquer c’est quoi ce foutoir ?
- Et toi ? Tu vas nous dire pourquoi tu nous mens ?
La colère me gagne, Adriel m’incite à rester calme, mais j’avoue que j’ai du mal.
- C’est encore moi qui décide aux dernières nouvelles. Et j’exige une explication.
Elle rit. Cette façon hautaine de se comporter avec moi, je ne l’avais jamais subie. Je comprends pourquoi Désirée en avait peur.
- Tu nous abandonnes, tu nous mens, tu couches avec l’ennemi, et on devrait t’obéir ?
Aaron reste muet, il semble inquiet, mais est aux aguets de mes moindres paroles. Il veut savoir lui aussi, si c’est vrai, si je couche avec l’ennemi.
- Penses-tu que tes interrogations valaient la mort de tous ces gens ?
- Nous ne sommes pas responsables de ce massacre. C’est Désirée.
Aaron prend enfin la parole. Mais je peine à croire que Désirée soit responsable de tout cela. Emeraude en revanche…
- Peu importe, vous ne seriez pas venu, il n’y aurait pas autant de mort. Vous avez décidé d’agir sans mon accord, sans m’avoir consulté, et c’est un tort. Vous allez rentrer immédiatement, et vous avez intérêt à vous tenir à carreau, ma patience a des limites.
Shaily voudrait riposter, mais elle se résigne. Aaron lui prend le bras pour le mettre autour de son épaule, afin de l’aider à marcher en attendant la fin de la guérison de ses chevilles.
- On se voit bientôt.
Je leur tourne le dos et m’empresse de me téléporter à la maison. Ma mère est seule sur le canapé.
- Ou est Katrina ?
Elle hausse les épaules.
- Elle fait sa vie, elle est sortie avec des amis, tu sais elle a pris l’habitude de ton absence. Elle ne pensait pas que tu reviendrais après l’avoir planté pour la blonde de tout à l’heure.
Je soupire et me rend dans ma chambre. Lorsque j’entre, je vois une jeune femme allongé sur mon lit, je ne la connais pas, il me semble que c’est celle qui était avec Désirée... La porte se claque derrière moi, je me tourne et je la vois enfin, je vois Désirée, qui a l’air furieuse…